Fier d’avoir été et d’être au service de la plus grande gloire de Dieu et de la République tchadienne, en dépit de la fragilité ontologique de son caractère humain, le LCCL, tout au long de cet événement, a vibré au son de la musique et des éclats de voix (ce weekend 16-17 décembre) qui rendaient patente son efficience, il y a soixante années.
Au travers d’une préparation aussi bien lointaine – par la mise en place des commissions et l’appel à une contribution effective – que proche – manifestée par l’enjolivement de son cadre –, les différentes activités qui ont structuré cette célébration ont été diverses. Au nombre de ces dernières, énumérons entre autres l’allocution du Directeur en la personne du P. SAMEDI Joseph, sj., la célébration eucharistique et la conférence intitulée « Projet éducatif du diocèse de Sarh, de sa création à nos jours : bilans et perspectives. »
Vu le jour à Bousso en 1955 sous l’actif des Pères Jésuites français, le collège connut une série de transformations qui lui conféra jadis une double identité : à la fois petit séminaire pour les Tchadiens mais aussi des seminaristes venus l’Oubangui-Chari d’une part et d’autre part en collège, c’est-à-dire maison de formation des cadres tchadiens. Malgré qu’elle soit la propriété (depuis le 22 décembre 1961) du diocèse, l’institution a été cédée le 27 juillet 2012 à la Compagnie de Jésus qui assure désormais la direction et la gestion, nous l’a rappelé le Directeur dans sa présentation de la vie du LCCL. Outre cela, de la présentation de l’effectif, de l’administration et des finances à celle des difficultés dudit établissement, il reste évident que le collège est en proie au déficit budgétaire annuel qu’engendre le refus d’une éventuelle hausse des frais de scolarité. Au terme de son propos, il a appelé à la responsabilité et à la générosité de tous pour la bonne avancée de cette illustre école.
C’est sans doute dans la même perspective que s’est articulée l’homélie du P. BROSSALA Diddy, sj. En action de grâce à sa divine Majesté pour la célébration de ce temps humain qui se dévoile concomitamment dans l’euphorie des noces de diamant du collège (60ans), des noces de perle de l’ACCL (30ans) et des noces de froment de l’UCL (3ans), le célébrant principal en a profité pour exhorter les uns les autres à multiplier des actions généreuses pour la pérennité du passé (les Anciens cclois), du présent (les présents cclois) et l’avenir (les étudiants cclois). Comme le démontre l’histoire de la généalogie de Jésus, c’est par un « effort éthique » que s’est dessinée toute la descendance du Christ. L’effervescence de la cérémonie s’est une fois encore ressentie dans l’exécution du chant d’action de grâce. La joie a bien des saveurs uniques.
L’une des activités qui ont marqué la fin heureuse de cette première partie du soixantième anniversaire du collège a été la conférence susmentionnée. Epris du désir de penser un cadre de l’enseignement qui répond à la nécessité de promouvoir l’identité de l’éducation chrétienne catholique, les conférenciers dont le P. BEUGRE Patrick, sj., ont mis en lumière le besoin de la générosité interne et de l’invention locale. Laissés à leur propre sort, les établissements catholiques du Tchad se doivent de subsumer le réel problème pédagogique qui infecte leur milieu, en vue de s’inscrire dans le pacte éducatif proposé par le pape François : « capable de transmettre non seulement la connaissance de contenus techniques, mais aussi et surtout une sagesse humaine et spirituelle faite de justice et des comportements vertueux « capables de se réaliser concrètement ».