Présentation
Chacune des trois Écoles de la Bekaa a été fondée à un moment différent et dans une optique particulière. Ainsi, le Collège Notre-Dame de la Consolata à Tanaïl a été lancé en 1865, en étant tout d’abord une petite école primaire, puis (en 1922) un orphelinat (aujourd’hui, école privée comprenant des cycles complémentaire, secondaire technique et académique, ainsi que technique supérieure, ± 345 élèves dont une quinzaine des réfugiés syriens : 55% filles, 45% garçons, 45% chrétiens, 55% musulmans – presque tous venant de deux autres écoles qui sont semi-gratuites). L’École Notre-Dame de la Consolata à Jdita, fondée en 1910, fut dans un premier temps une école professionnelle pour les femmes du village (actuellement, école primaire semi-gratuite avec ± 330 élèves dont une quarantaine de réfugiés syriens : 50% filles, 50% garçons, 17% chrétiens, 83% musulmans). Quant à l’École Saint-Élie à Taalabaya, initiée en 1890, dès sa création elle fonctionnait comme une école primaire (maintenant, école primaire semi-gratuite avec ± 730 élèves dont presque 140 réfugiés syriens : 50% filles, 50% garçons, 13% chrétiens, 87% musulmans).
Missions
La situation du Liban est devenue très difficile presque sur tous les plans : sanitaire, socio-économique, politique… De nos jours, la plaie du chômage au Liban est estimée de 40% à 50% de la population active. Selon un rapport de la Banque Mondiale, 80% de ceux et celles qui se trouvent sur le sol libanais vivent en dessous du seuil de pauvreté contre 30% en 2018. Le taux d’endettement public atteint désormais 154% du PIB…. L’instabilité du pays est redoutable. En fait depuis des années, elle était déjà présente à travers d’énormes irrégularité et abus, gaspillages et pillages, souvent commis par ceux et celles qui ont démocratiquement pignon sur rue.
Dans un tel contexte, les EJB rendent un service à une population locale souvent défavorisée et facilement exposée aux différents radicalismes. Mais parmi les défis qu’elles doivent aujourd’hui relever de manière spéciale figurent surtout : 1) des besoins en bourses qui, pour l’année en cours, concernent presque 45% de l’ensemble de tous les élèves ; 2) des scolarités non-payées qui atteignent (pour l’année dernière et avec la crise actuelle) 20% environ du montant que ces écoles auraient dû encaisser des parents et qui, finalement, ne l’ont pas encaissé ; 3) ou encore les subventions pour les écoles semi-gratuites que l’État, bien qu’obligé par la loi, ne leur versent pas, mais les orientent vers le secteur public, là où il y a le plus de gabegie et de corruption et presque aucune reddition des comptes.
Perspectives
Dans cette perspective, l’un des buts principaux que visent les jésuites à travers ces établissements scolaires est de cheminer ensemble, chrétiens et musulmans, en vue d’un peu plus de paix et de justice. Avec les mots du pape François, il est permis d’écrire sans exagérer que ces établissements sont encore là « pour que les plus faibles et les moins pourvus par la société puissent, eux aussi, se frayer un chemin dans la vie » (cf. Evangelii Gaudium, n° 209).
Là, il est à souligner qu’en rendant un service à une telle population et dans une telle région, lesdites écoles, si elles veulent continuer leur mission, doivent – bien entendu – maintenir un niveau de prestations qui ne soit pas seulement de bonne qualité, tâche en soi déjà assez compliquée, mais qui de plus apporte une valeur ajoutée. C’est la raison pour laquelle, à part l’enseignement en arabe et de la langue arabe, plusieurs matières, surtout scientifiques, y sont enseignées en français (selon les classes, la langue française elle-même est enseignée de 5 à 7 heures par semaine).