Historique
Le « Loyola Centre for Ecology & Justice » est implanté dans la Province de l’Est du Sri Lanka, plus précisément dans la ville de Trinquemalay. Il a été Inauguré en février 2019 par le Provincial du Sri Lanka afin de répondre courageusement aux défis en matière du droit à la santé et du droit de vivre dans un environnement sain.
Au Sri Lanka, la crise de l’environnement connaît une progression exponentielle qui est alarmante. L’effet négatif sur la santé des familles qui vivent dans la précarité est de plus en plus clair. Ces familles ont non seulement de plus en plus de difficultés à survivre économiquement, mais se trouvent confrontées à des maladies chroniques qui menacent leur survie.
Depuis le mois de mai 2020, Thierry Robouam sj est directeur du LCEJ. Sa première décision importante fut de créer un plan d’action écologique de cinq ans au niveau des quinze paroisses du diocèse de Trinquemalay (Trincomalee Diocése Eco-Programme ou TDEP). La première phase consiste à promouvoir la réduction de la consommation de plastique et ensuite de créer des zones sans plastique et sans déchet toxique. La dernière phase consiste à créer des paroisses qui ne produisent pas de déchets (éliminer la notion de déchet). Si les chrétiens s’engagent dans cette voie avec joie et motivation, les autres communautés suivront cet exemple. Nous pourrions alors travailler à faire du département de Trinquemalay une zone à zéro déchet.
L’exécution de ce plan d’action qui, sur une période de cinq ans veut créer une zone de vie saine dans le district de Trinquemalay, requiert la mise en place de projets, de centres et de programmes de formation. Depuis juillet 2020, LCEJ travaille au développement effectif de ce plan d’action. Après avoir créé un premier centre d’Éco-couture à Mutur, un deuxième centre fut créé à Nilaveli puis à Kumpurupidy. Chaque centre à cinq ou six associées qui ont choisi de travailler à la réduction de l’utilisation de plastique. Toutes les associées appartiennent à des milieux défavorisés. Un quatrième centre fut aussi créé en décembre 2020 pour confectionner des objets en bois, en noix de coco et autres matériaux pour remplacer les objets en plastique généralement utilisés. Parallèlement LCEJ développe ses activités d’enseignement et de formation technique et spirituelle.
Présentation du projet
La création des Centres d’Éco-Couture a été un jalon important dans le développement des activités du LCEJ. Pour LCEJ, un projet est une entreprise temporaire qui a pour objectif de créer quelque chose d’innovant. Les projets de LCEJ sont tous basés sur les principes suivants :
- Considérer les familles qui vivent dans la précarité comme des acteurs capables d’apporter des solutions aux problèmes de l’environnement, en favorisant autant que possible l’usage de matériaux recyclés, lavables et biodégradables, en pratiquant une pédagogie qui s’apparente au coaching. L’accent est sur l’initiative prises par ses familles plutôt que sur les objets (sacs, planteurs, etc.) produits par le centre. La petite somme d’argent que reçoivent ces familles chaque mois n’est pas un salaire mais une indemnité pour le service rendu à la société. Ces familles sont souvent les victimes d’une crise environnementale dont elles ne sont pas les auteurs principaux.
Les crises récentes que nous éprouvons, qu’elles soient sanitaires, économiques, sociales ou politique, ont renouvelé notre sens de l’incertitude et de la vulnérabilité et cela a peut-être la conséquence de nous fragiliser. Les familles qui vivent dans la précarité savent comment rebondir dans ce contexte qui leur est familier. Elles sont en ce sens « anti-fragiles ». Pendant les dix mois de confinement très strict qu’a connu le Sri Lanka, les dames de nos centres d’éco-couture ont continué à faire des sacs et en grande quantité.
Les Centres d’éco-couture sont un jalon important pour le développement de solutions durables aux problèmes concernant l’environnement dans la région de l’Est du Sri Lanka. Toute solution a non seulement des effets locaux mais aussi mondiaux. LCEJ est très conscient que sa contribution est une goutte d’eau dans un océan de problèmes. Mais l’océan est fait de gouttes d’eau. LCEJ croit aux transformations silencieuses, lentes et durables. L’engagement des populations locales et défavorisées pour sortir de la crise de l’environnement est ce qui assurera aux différents projets un avenir. La phase de mise en place est la plus critique pour développer un savoir faire qui donnera confiance aux participants.